Et maintenant je me retrouve là. Tout seul. C'était pourtant un matin comme les autres... Comme d'habitude la tête me tournait et mon ventre se retournait, mon courage s'était fait la malle. J'voulais pas revoir ces têtes encore une fois, celles qui quelque part me torturaient. J'voulais pas subir une fois de plus tout ce qu'on veut fuir mais qu'en attendant on subit sans rien dire... Comme des pantins dont on tire les ficelles sans pitié. Comme mon courage ce matin là, la raison qui habitait alors mon esprit s'est tirée. C'est en quelque sorte comme ça que je me suis retrouvé dans cette vieille volkswagen, avec mon petit baluchon... Oui, comme dans les films. En mieux. Car cette fois c'était moi l'auteur de cette histoire. Je me sentais jeune, la fenêtre ouverte je voyais enfin la vie devant moi, je comprenais que chaque seconde était à cueillir. J'étais seul mais plein d'ambition, con mais plein d'espoir, inconscient mais j'avais accompli ce que plein d'autres ne pouvaient pas faire. Et pourtant ils le veulent eux aussi. Tout plaquer. Sans se retourner. Ils peuvent parler là-bas, ils sentent leur vie se consumer sans qu'ils puissent en profiter ; leur idéal de vie? est-ce que ça vaut vraiment la peine de bâtir des projets beaucoup trop loin de leur portée? Moi je vais découvrir le monde, je rêve d'espaces verts, d'âmes inconnues. Je vais découvrir bien plus qu'en 5 ans de vie là-bas. Voir enfin ce qu'est la nature humaine, voir des gens différents mon Dieu j'en ai tellement rêvé, je vais enfin voir si ça existe... Loin de tous vos égards, de vos rêves de gloire je m'en vais découvrir le monde en son plus simple appareil, enviez-moi. Ou dans sa plus grande richesse... paradoxalement je suis prêt à parier qu'ils possèdent tout, que vous vous n'avez rien, pauvres humains. J'ai beaucoup à apprendre. Je suis jeune, un sentier se trace devant moi. J'ai fait dévier la trajectoire, je change de chemin, j'emprunte celui qui me mènera à ce que chacun aspire au plus profond de soi. Ou pas...
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J'y pense souvent à ça, empaqueter un minimum d'affaires et partir. Mais ce ne serait pas en voiture. Je partirais à pieds. Je laisserais tout derrière. A une seule exception près : je l'emmène avec moi, et qu'on commence une vie bien à nous, qui nous correspond, hors de cette société qui nous fait parfois plus de mal que de bien. Ce n'est pas par envie d'exotisme mais plutôt par besoin d'humanité. Il y a tellement de choses à découvrir au dehors de nos vies bien rangées. Notre rencontre est déjà un tel bouleversement qu'on en est plus à ça près.
Tu as dû voir comme je suis bavarde et si je continue ici, je risque d'écrire un roman. Je pars vers un autre article ;)